Unmondedevoyages: novembre 2016

On arrive à Herculanum par ce portail prolongeant une allée en ligne droite, c'est l'un des rares endroits à peu près entretenu aux alentours de Naples et on y voit même de la verdure et des fleurs, chose rare ici... tout au bout de l'allée sur la droite se découvre l'ancienne ville d'Herculanum aujourd'hui endormie, coupée du bruit de la ville toute proche, elle est remarquablement conservée

Mais remontons dans le temps...

Herculanum était une localité résidentielle très appréciée pour son climat mais aussi pour sa position panoramique sur le golfe de Naples, située en bord de mer elle était un lieu de villégiature agréable pour les habitants.

La ville connue un formidable essor sous Auguste mais subit de graves dommages lors du tremblement de terre de 62 après J.C. avant d'être totalement ensevelie lors de l'éruption du Vésuve en 79 par des coulées de boue précédées par une nuée ardente qui figa définitivement la ville en la recouvrant d'une épaisseur de tuf entre 16 et 25 mètres, ce qui explique le fort dénivelé entre les contreforts de la ville et l'épaisse muraille qui la ceinture, on remarque bien d'ailleurs sur la photo ci-dessous de ce que fut la masse des détritus.

Initialement construite en bord de mer, elle est aujourd'hui éloignée de la côte d'un peu plus de 800 mètres. Bien moins réputée que la célèbre Pompéi, on peu s'y promener sans être dérangé par les hordes de touristes notamment ceux aux ombrelles et même si de nombreux bâtiments sont désormais fermés au public, sa découverte laisse présager de ce que sera celle de Pompéi et va dans sa continuité.

Seul un quart de la ville a été découverte, le reste est encore enfoui sous les anciennes couches de débris et la ville actuelle la recouvre en partie, sujette aux aléas climatiques, l'ancienne Herculanum s’abîme et souffre de son affaissement et de la proximité de la nappe phréatique toute proche

Au gré des découvertes, il y a d'abord les céramiques des sols, certaines d'une même teinte, d'autres artistiquement décorées, étrange que dans un tel lieu tout le monde puisse marcher dessus librement

Les céramiques colorées se juxtaposent aux fresques des murs que je vous ferais découvrir plus tard, les coloris sont admirablement conservés malgré le temps qui passe

Sur cette dernière image on remarque bien l'affaissement du sol et ses nombreuses variations de hauteur qui ont impactés l'ancienne fontaine, les fresques de cette salle étaient encore bien visibles sur les murs colorés de pigments anciens, aujourd'hui protégée elle n'est plus accessible et c'est heureux

Dans la salle des portes, on remarque bien cette jolie fontaine ainsi que l'assise en marbre, le sol est travaillé de multiples céramiques en relief, les portes noircies que l'on distingue ont été retrouvées admirablement conservées de l'époque de l'éruption, toutes en bois elles sont figées par le temps

Dans cette autre salle et malgré les protections installées sur les accès et sur le toit, l'eau s'infiltre irrémédiablement, elle finira par avoir raison des céramiques à plus ou moins court terme...

et abîmera les fresques colorées des trompes l'oeil évoquant des arcades donnant sur la nature

Il en va de même pour celles qui sont laissées à l'offensive de la nature qui reprend ici ses droits, on se demande pourquoi le site n'est pas mieux protégé des aléas climatiques mais aussi du passage des touristes qui abîment considérablement les lieux, j'ai souvenirs de trois jeunes affalés sur les murs, assis sur les ruines antiques qui mériteraient d'être un peu mieux considérées... l'abandon et la nature qui progresse

Les subventions accordées par l'état sont en forte baisse et laissent peu de doute quant à la durée du site dans le temps vu son état d'abandon, le nombre de visiteurs étant moins important que dans la célèbre Pompéi et pourtant, c'est un lieu à découvrir...

Ici aussi les "protections" sont bien insuffisantes pour protéger les couleurs flamboyantes des murs

Nous avons été surpris par la conservation des couleurs encore si présente sur ces colonnes que le rouge illumine

Une simple corde pour délimiter un endroit interdit au public, de l'autre côté c'est ouvert, allez comprendre, aucune logique et c'est un peu partout le cas malheureusement

Des reliques en attente de sauvegarde

Une salle aux fresques merveilleusement colorées

et puis il y a celle qui a été vandalisée par la main des visiteurs idiots...

Entre les marches en bois pétrifiées par les nuées ardentes...

En levant les yeux ont remarque ces volets eux aussi pétrifiés, tout comme les poutres et la porte

Vestiges d'un autre temps

A Herculanum et à Pompéi il n'est pas rare de trouver de nombreux "comptoirs" qui ont réussis à résister au passage du temps (et de l'homme ingrat)

Où se côtoient l'ancien et le nouveau

Tandis qu'à proximité on trouve les évacuations

Un four ancien qui pourrait encore servir

Les murs sculptées de main d'hommes, des peintures colorées encore...

J'ai eu plaisir à découvrir au détour d'une porte cette jolie avancée qui donne sur un trompe l'oeil inséré dans cette niche où devait certainement se trouver une statue, on remarque le raffinement et la qualité des couleurs encore si belles des céramiques d'un panaché de bleu fabuleux

Près de l'ancienne plage, les archéologues ont découverts de nombreux squelettes des habitants venus se réfugier ici pensant éviter les éléments qui se déchaînaient, encore enveloppés de la gangue de cendre, les pauvres diables ont du mourir dans des conditions atroces

Dans les petites ruelles de Herculanum le soleil se couche, on pourrait presque croire que la ville va soudain revivre, que les habitants vont sortir des maisons pour vaquer à leurs occupations, la douce lueur qui enveloppe cette fin de journée salut un merveilleux moment dans ces ruines où la douceur de cette journée d'automne nimbe les vestiges d'une ville qui a du être un lieu privilégié pour ceux qui venaient y résider