Voila un petit message en forme de psycho analyse qui je l'espère vous donnera un aperçu de ce à quoi je cogite lorsque je n'ai pas la chance de partir en vacances au bout du monde, j'utilise le mot chance parce que je sais combien il est difficile pour la majorité des français de partir ainsi en voyage pour un temps donné, pourquoi pas pour un tour au bout du monde ou au bout de la rue, regardez bien autour de vous, connaissez vous des gens qui ont tout claqué un beau jour ?
En ce moment je suis plongée dans le voyage entrepris par un navigateur qui vient de fêter son cinquantenaire, un homme au caractère et à la personnalité bien trempée qui a décidé un beau jour de tout claquer pour changer de vie, entreprendre un voyage en bateau, un bateau devenu son nouveau chez-lui, il a aussi entrepris une longue analyse de sa vie et des choix qui l'avaient poussé là où il est aujourd'hui. C'est avec l'argent de la vente de sa maison et un tout petit héritage qu'il a pu s'offrir le bateau qui allait devenir son unique chez-lui et partir fendre les flots.
Dirais-je que c'est la même chose pour chacun d'entre nous ? n'avons nous pas à un moment rêvé de manière illusoire qu'ailleurs ce serait certainement mieux qu'ici ? que sous d'autres cieux la vie serait certainement moins compliquée ? que demain serait plus beau si notre paysage immédiat changeait radicalement ?
A 17 ans j'ai entendu parler de la Polynésie Française, un endroit que je rêve (seulement en rêve) de découvrir tant pour la beauté de ses îles que pour l'indéniable sentiment de simplicité qui règne là bas, à l'heure où nous parlons des industries du CAC40 qui pillent notre société, d'un gouvernement qui n'est plus qu'un misérable consortium de pourritures avides de pouvoir et d'argent et liés directement aux financiers corrompus, de la désindustrialisation de notre pauvre France (oui pauvre France), des métiers perdus et des centaines de milliers d'homme se retrouvant sur le carreau, on dit qu'aujourd'hui les gens vivent beaucoup moins bien et moins vieux que leurs aînés, ça vous étonne vous ? la hausse de la mortalité chez les français n'a jamais été aussi élevée, le climat qui règne ici est tout sauf positif et on ne ménage pas le petit contribuable qui doit bien s'apercevoir qu'au fond, gérer son budget aujourd'hui est beaucoup moins évident qu'hier, alors parler vacances ça ne doit pas être permis à tout le monde.
Oui, depuis que j'ai entendu parler de la Polynésie, je rêve de partir pour de bon, de larguer tout ce que j'ai ici pour vivre enfin comme le ferait la plupart de ceux qui ont décidé de quitter définitivement le pays, en somme de vivre mieux. Mais alors pourquoi je ne le fais pas ? alors je répondrais à cela que la vie nous oblige à sacrifier nos rêves en les rendant obsolètes, on a une vie de famille comme tout à chacun, des enfants, des charges qui pèsent plus lourdement sur nos épaules chaque jour et que même si deux guerres ont détruit le paysage, la vision du chômage ou la précarité qui tapent à la porte aujourd'hui n'aident pas à prendre la décision de s'en aller ainsi sur un coups de tête et à priori sans réfléchir posément sur le sujet et en ayant pris soin de regarder les contraintes qu'un tel changement va engendrer.
A 19 ans tapante je suis partie poser mes valises sur l'île de Palma de Majorque, le jour où j'ai dit à mes parents que je partais seule mon père a piqué une crise du feu de dieu, pour autant j'étais ravie puisque je n'aurais plus à les supporter pendant cette période bénie ou je serais seule à des milliers de kilomètres, loin du confort tout relatif que m'offrait le cadre familial, si confort il y avait ce n'était pas celui d'une maison où sentait bon le merveilleux repas cuisiné par l'excellente cuisinière qu'était maman mais plutôt celui d'une constante pression imposée par un patriarche fier de poser en chef de famille avec tout ce que cela peut laisser suggérer
Vue sur l'arrière de l'hôtel - Portocolom - Juin 1984 - Un endroit rempli de rats
Baigner dans un monde nouveau a ouvert ma conscience à la beauté de celui-ci, à ce qu'il avait à offrir à ceux qui avaient le goût de l'aventure sans les risques qui allaient avec (maintenant c'est plus compliqué et bien plus dangereux), bon je ne partais pas non plus dans un monde ou tombait les bombes mais pouvoir respirer sans avoir à craindre le jugement paternel, ça je vous l'assure, c'était le meilleur de ce que pouvais m'offrir cette fenêtre ailleurs. Alors j'ai profité de chaque minute, de chaque instant, de ce sentiment de liberté acquis par l'indépendance et l'envie d'ailleurs. Je pense que cette période à définitivement fait tomber les barrières qui pouvaient encore me cloisonner à une vie grossière où le simple voyage entrepris serait celui qui me permettrait de changer de pièce en ouvrant une porte tandis que j'en fermais une autre, là j'ai vraiment pris conscience que j'avais envie de vivre une vie riche, portée par la découverte et l'attrait d'autre chose, mon envie de voyage à pris réellement corps en moi et ne m'a plus jamais quittée, aujourd'hui encore elle vit et résonne en moi aussi intensément qu'à cette époque bénie.
Seul souvenir de ces "premières" vacances
Devant les catalogues des agents de voyage je rêvais de ce que serait mon prochain voyage, imaginant et illustrant ma prochaine destination comme un livre merveilleusement mis en scène mais le "tocsin" n'allait pas tarder à sonner car par l'entremise de ma soeur je découvrais l'amour avec ce qu'il pouvait suggérer de beau et d'attrayant, somme toute avec le recul j'aurais mieux fait de continuer à rouler ma bosse plutôt que me plonger dans une relation toxique qui n'a abouti qu'à une chose, me faire perdre mon temps et me rendre méprisante au sujet de l'amour...
Sud tunisien - Octobre / Novembre 1988
La suggestion d'une vie rangée n'aura été qu'une parenthèse, abandonné le rêve pour un temps, il fallait se concentrer sur ce que "l'image" atroce d'une vie rangée imposée par le dictât parental pouvait laisser supposer. Abstinente de mon esprit voyageur je trouvais enfin le compagnon qui me permettrait de traverser la vie sans soucis avec la permission de reprendre la route, mais le chemin pris n'est pas toujours celui auquel on pense et si faute de "clairvoyance" on ne voit pas ce qui nous attend alors la vie aura de toute façon décidé qu'il vous faut vous arrêter là, au bout de l'impasse et qu'il ne sera plus possible désormais de revenir en arrière, de vous retourner pour changer de chemin, le stop est définitif et incontournable, il abolit tout ce qui faisait de vous un être libre.
Ballade à dos de dromadaires - Sud tunisien - Octobre / Novembre 1988
Un peu comme cet animal épique qu'est le dromadaire, vous vous promenez cahin-caha dans la vie en essayant de ressentir au minimum les mouvements de balanciers qui vous laissent la désagréable impression que vous pouvez à tout moment basculer dans les limbes.
Pour ma part j'ai eu beaucoup de chance car en plus de trouver l'homme idéal, j'ai eu à côté de moi quelqu'un qui partageait cette formidable envie d'aller voir ailleurs si on ne serait pas mieux et qui avait au fond de lui cette envie, aussi, de partir découvrir d'autres contrées.
Madère - Septembre 1989
Quoi que cache cette envie d'évasion et cet esprit libre qui est le mien, je m'interroge sur ce qui a déclenché en moi cette passion pour le voyage si ce n'est le fait que je voulais fuir ce qu'était ma vie d'avant, naître avec un patrimoine qu'il faut traîner comme un boulet et l'écrire laisse un goût amer et une impression de revivre en accéléré cette période sombre et dénuée du moindre sentiment de bien être, l'écrire est somme toute libérateur ... toute jeune je parcourais à vélo les rues du village dans lequel mes parents habitaient en imaginant que j'allais "en Roussillon", avec le souvenir je me dis que c'est à ce moment là qu'à du naître cette envie d'ailleurs, un résonance qui a plus tard pris toute sa place.
Sur l'océan - Ténérife - Ile Canarie - Avril 2000
La mer évoque souvent, enfin pour moi, la liberté... elle a cette magie empreinte de fabuleux horizons, d'un ailleurs surement moins plaisant ou plus complexe à vivre au demeurant mais qu'il fait bon imaginer... Dans mes déplacements ou mes voyages, être tout près d'elle m'est toujours aussi essentiel, je ne conçois pas de partir en vacances sans avoir un bras de mer près de l'endroit où je suis, voir des vagues et entendre le bruit du ressac c'est apaisant, doux et formidablement bienfaiteur (libérateur aussi)...
Là je sèche
Que ce soit en France ou à l'étranger, le monde de la voile m'attire indubitablement, voir ces coques et ces voiles colorées me laissent imaginer de jolies aventures mais aussi de difficiles moments, lorsque je parcours les allées du salon nautique j'ai l'impression de me retrouver moi même sur un immense bateau à l'ancre, le fait de me promener sur les ponts rutilants m'offre la faculté d'imaginer l'espace d'un instant ce que pourrait être ma vie si d'aventure j'en possédais un
Martinique - Plage des salines - Mai 1994
Une chose est sure, j'attends chaque voyage avec l'impatience d'une première fois et dès que mes pieds foulent un bateau ou que j'entre dans un aéroport, il se produit une sorte de déclic en moi, tout se met soudain à vibrer dans chacune de mes cellules, je vis "ce moment" avec tout ce que qu'elle peut laisser supposer de bienfaiteur, de révélateur, d'aboutissement...
Lorsque je parle de mes voyages je le fais avant tout pour garder une trace car oui, avant nous avions les appareils photos et les photos papiers que nous classions dans un album, maintenant avec la révolution internet il est possible de conserver une trace des deux, en ayant pris soin de sauvegarder les précieuses photos retraçant toute l'histoire de nos pérégrinations, c'est ainsi que j'ai fait ce blog, pour conserver une trace future de nos différents points de chute.
Venise - Novembre 2013
Vous aurez pu constater que ce blog ne se veut pas un lieu de concours au voyage comme peuvent le faire certains, sur la toile c'est bien simple, on trouve de tout mais on trouve aussi des blogs ou le voyage n'est plus seulement ce qu'il c'est à dire un "formidable" moyen de découvrir un lieu inconnu, non, certains blogs affichent clairement cette profusion de départs qui vont permettre de conserver le lecteur accroché aux nouvelles aussi facilement qu'une punaise accrochée au bout de son aiguille et les réseaux sociaux ne font pas exception à la règle... j'en ai même découvert qui demandent des fonds pour organiser leur futur départ ou (j'hallucine, mais pourquoi ils ne se financent pas eux même), leur future navigation.
Mexique - Tulum - Mars 2014
Mon blog se veut avant tout le récit de ce que je découvre en parcourant d'autres lieux, j'y fais ma propre analyse avec mes critiques objectives ou acerbes selon les endroits, j'aime à y coucher mon ressenti, mes impressions et mon vécu, ce que ces voyages m'apportent de joies, de moments de bonheur, de colère ou de désagréments.
Norvège - Juin 2016
Mais revenons à ce que j'évoquais au début de ce post, le pourquoi de cette envie de partir ailleurs.
En fait et comme je le disais j'aime plus que tout l'idée de préparer mon sac, mon passeport, ma valise et enfin prendre la voiture pour me rendre à l'aéroport, ce n'est pas seulement pour l'évasion que cela me procure mais plutôt pour les sensations que ces moments me font éprouver.
Naples - Novembre 2016
Parce qu'après tout, ce que j'aime dans les voyages, ce sont essentiellement les départs
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